Depuis la révélation d’un contrat (un document publié dans le site officiel du Département de justice des États-Unis, sous le chapiteau du « Foreign Agents Registration Act ») liant Nabil Karoui à la firme « Dickens & Madson Canada Inc. » du lobbyiste israélien, Ari Ben-Menashe; plusieurs voix avancent l’hypothèse d’une machination ciblant le candidat à la présidentielle par le biais de ce mystérieux intermédiaire Mohamed Bouderbala.
Or, ces mêmes voix ont tendance à oublier le personnage de Ziad Takieddine, un homme d’affaires franco-libanais, jouant le rôle d’intermédiaire privilégié de plusieurs États dans des contrats internationaux, notamment pour l’industrie de l’armement.
Juste pour le rappeler, Sieur Ziad Takieddine était l’intermédiaire et surtout l’entremetteur privilégié entre la classe politique française et des États étrangers ou des forces de pressions (lobbyistes) notamment à travers les affaires : « Gemplus » , « Isola 2000 », « Karachi » (la vente de sous-marins français — Classe Agosta, fabriqués par la DCN à Cherbourg — au Pakistan), « Contrat Miksa », « Carlos Ghosn », etc.
Mais, Ziad Takieddine est, également, très connu aux quatre coins du globe à travers le scandale d’ « un financement présumé de la campagne électorale de Sarkozy en 2007 par la Libye ».
– Entremetteur: l’intermédiaire des politiques –
Concernant le contrat signé entre la boîte d’Ari Ben-Menashe (« Dickens & Madson Canada Inc. », basée à Montréal) et le mystérieux Mohamed Bouderbala, impliquant le candidat à la présidentielle tunisienne, Nabil Karoui; dans ce genre de contrats, normalement, les bénéficiaires font toujours affaire à des entremetteurs.
Et quand on est capable de se payer ce genre de contrats de lobbiyng, on fait, généralement, appel aux services d’intermédiaires comme Ziad Takieddine ou cet éigmatique Mohamed Bouderbala.
Primo, en s’attachant les services d’un entremetteur, en cas de scandale politique, le client peut facilement se désolidariser de son entremetteur (un chargé de mission) et nier toute relation avec lui.
Secundo, un candidat à la présidentielle ou un gouvernant a tous les feux des projecteurs sur lui. Donc il serait absurde de signer physiquement ou directement un contrat avec un lobbyiste aussi sulfureux qu’Ari Ben-Menashe (Ex-agent de la direction du renseignement militaire israélien, AMAN entre 1977 et 1987, ancien marchand et négociant d’armes et ex-conseiller du Premier ministre israélien, Shimon Peres).
En tout cas, le parti “Qalb Tounes” (Au coeur de la Tunisie) que préside Nabil Karoui a nié, hier, tout lien entre son candidat à la présidentielle et le signataire de ce contrat, Mohamed Bouderbala:
“Il n’existe aucun lien, ni de près ni de loi, entre M. Nabil Karoui élu au second tour de l’élection présidentielle, et les parties signataires du contrat et encore moins à son contenu. Cette affaire s’inscrit dans le cadre de campagnes diffamatoires féroces engagées contre M. Nabil Karoui, depuis plusieurs années et qui ont franchi, toutes les lignes rouges. Nous ne pouvons plus taire ces agissements” , lit-on dans le communiqué de “Qalb Tounes”.
Le communiqué considère “les rumeurs sur un prétendu contrat” signé entre un certain Mohamed Bouderbala et la société « Dickens & Madson Canada Inc. » au profit de Nabil Karoui comme infondées.
D’ailleurs, « Qalb Tounes » a affirmé dans ce même communiqué que Nabil Karoui compte recourir à la justice “pour que soit assumée la responsabilité de tous ceux qui lui ont porté atteinte et l’ont impliqué dans des affaires aussi ‘mesquines’ dont l’objectif n’est autre que de nuire à sa réputation, d’influencer les électeurs et de perturber le processus électoral dans le pays”.
Alors, Mohamed Bouderbala serait-il le Ziad Takieddine de l’affaire « Dickens and Madson Canada Inc. »?
Wait and see…